Un Fair Friday « en guerre » contre les féminicides

 

Dans un coin de la nation « arc-en-ciel » de Mandela, au loin se dresse un petit plain-pied bien entretenu, entouré de verdure, comme des milliers à travers la campagne de Vredenburg. Rien de particulier si ce n’est une clôture haute et étanche qui entoure précautionneusement la maisonnette comme si celle-ci se doit de protéger ses habitants d’un agresseur.

siyabonga

De plus près, un air de prison gardée, et pourtant les femmes qui se réfugient dans cette maison de l’association Siyabonga ne se sont jamais senties aussi libres qu’avant ! Avant, c’était l’isolement social, la privation des droits les plus simples, le contrôle, la manipulation, l’emprise d’un compagnon ou conjoint qui après la violence psychologique, laisse place à la violence physique tout simplement.

Et même si beaucoup de femmes pensent à fuir, la peur d’être traquées, la crainte des représailles et du manque de soutien les conditionnent à rester et à subir.

Parmi elles, 6 femmes chaque jour sont prises dans un ultime piège, dont elles ne se relèveront plus, 5 fois plus de victimes que partout ailleurs dans le monde !

Pour elles, il est trop tard, et pour toutes celles qui subissent encore en pensant que « c’est normal » que ce déferlement de violence n’est pas gratuit, la culpabilité les empêche de partir.

Et pourtant, c’est pour elles la seule solution, car l’aide s’organise et se multiplie.

Lorsqu’en 2019, Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud prend la parole pour défendre la cause des femmes, la situation n’est plus tenable: les femmes descendent dans la rue, osent parler et dénoncer les abus sexuels et physiques dont elles sont victimes, loin des regards et dans l’indifférence des pouvoirs publics et de la police.

#AmINext ? fleurit sur les pancartes et les réseaux sociaux portent leur voix. Ainsi 100 millions d’euros sont débloqués pour renforcer le système pénal, former la police à agir et créer des centres d’accueil. Aujourd’hui, le contexte de la COVID aggrave la situation.

Avec le confinement, les femmes sont encore plus à la merci de leur agresseur, aux mœurs exacerbées par la crise sanitaire et ses conséquences : le manque de travail, de revenu et de « pain sur la table ». Une prison dont il faut sortir à tout prix parce que la « vie d’après » entrevoit l’espoir, le refus du « juste une fois » ou du « si j’avais su… ».

enfants

Dans la maison de l’association Siyabonga, 20 femmes et leurs enfants trouvent un premier refuge par l’accueil d’urgence de 72 h.

Les soins médicaux laissent place à un accueil de 3 mois pour les aider à « tourner la page » et se reconstruire: appui social & psychologique, aide juridique, formation, recherche d’emploi pour retrouver « une vie normale », libre, synonyme d’existence.

Parce que la situation est extrême en Afrique du Sud, nous avons choisi pour notre FAIR FRIDAY, de soutenir du 4 au 6 décembre 2020 la cause des femmes.

Près de Vredenburg, Siyabonga accueille les femmes, mais c’est aussi dans cette région que pousse le rooibos endémique, bio et équitable qui garnit vos tasses de son goût vanillé de noisette, si doux.

Rien de plus naturel que de reverser 1€ à Siyabonga pour chaque boite de rooibos vendue dans le réseau des boutiques Nature et Découvertes et notre boutique d’usine pendant ces 3 jours de FAIR FRIDAY.

affiche Fair Friday

Aujourd’hui, Christna la directrice est ravie, le versement va permettre d’accueillir 73 femmes pour cet accueil d’urgence de 72 h.

Pour que l’Afrique du Sud puisse dans le futur ne plus faire parler d’elle par ces mots emprunt de fatalité issus du Président lui-même:

« l’Afrique du Sud est l’un des endroits les plus dangereux au monde pour une femme, avec un niveau de violence comparable à celui d’un pays en guerre ».

Lephalale, novembre 2019.

 
Publié dans: Engagement