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Pour ne pas en perdre une miette…
Alors que notre quotidien est rythmé chaque jour par l’annonce des chiffres terribles du COVID 19, par les réflexions sur les conséquences de l’activité humaine sur l’environnement, la raréfaction de l’habitat des espèces animales, jusqu’à la nécessité de revoir nos modes de vie et de consommation, la situation sociale n’a jamais été aussi inégalitaire qu’aujourd’hui.
Laissez la réflexion pour « le Jour d’Après », on a d’autres urgences à gérer !
Jugez plutôt : près de 7 millions de salariés sont aujourd’hui en « chômage partiel ». Heureusement qu’il est là, ce dispositif, pour aider ceux qui ne peuvent même pas compter sur le télétravail parce qu’ils n’ont pas leurs outils à la maison…
Vu sous cet angle, tout va bien me direz vous ? Et bien non, dans mon confort de salariée «perfusée» je m’interroge sur ceux qui sont plus que jamais dans une situation économique et sociale compliquée, je ne vous parle pas des populations vulnérables du bout du monde, mais des familles qui vivent dans les quartiers pauvres de Marseille, à moins d’une heure !
Nous avons reçu un appel au secours de Benjamin, gérant d’une boulangerie solidaire du 15ème arrondissement de Marseille, un membre de notre réseau RSE : « Pain et Partage », tout un programme !
En tant normal, il fabrique 5000 pains bio en circuit court: blé du 04, 05, 06, meunier du 04 en employant 30 personnes en difficultés : chômeurs longue durée, primo-arrivants, RSE, situation de handicap.
Ses clients : cantines scolaires, crèches, restaurants d’entreprises, associations caritatives, administrations, des prix fixés en fonction des ressources financières de chacun.
Waouh, difficile de faire mieux.
Le constat : 90% de baisse de chiffre d’affaires, mais ce n’est pas le seul problème. Plus de commande mais le besoin des associations caritatives et bien là : dans des quartiers, squats et bidonvilles où en temps normal 75% des élèves ne mangent pas à leur faim (étude URIOPSS PACA) et « profitent » de la cantine, les familles atténuent leur pauvreté de revenus par le recours aux économies informelles, petits boulots, échanges de services, solidarités familiales et extra-familiales que le confinement ne permet plus.
Pain et Partage se mobilise, c’est dans son ADN : à titre d’exemples, fournir du pain aux Sœurs de la Charité pour les SDF, approvisionner les migrants (y compris les migrants mineurs !), aider 50 familles en situation d’urgence sociale, pour ces dernières un kilo de pain par semaine pendant 2 mois. Nous aurions pu donner du thé, mais vous comprenez bien que ce n’est pas le besoin, l’argent, toujours l’argent !
L’élan de solidarité est urgent, aujourd’hui, la faim, ça ne peut pas attendre.
Terre d’oc a donné de quoi fournir du pain à 1200 personnes chaque jour pendant la crise, et d’autres nous rejoignent… c’est ça aussi la crise, donner le meilleur de ce que nous avons en nous !
Et si vous aussi vous voulez les aider : contact@bou-sol.eu
Emmanuelle B. 10 avril 2020
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