À la rencontre des femmes du thé au Sri Lanka

 

À partir de Hapulate, rien de mieux que de prendre le train bleu des montagnes pour découvrir les plantations de thé et se délecter des paysages vertigineux à la végétation luxuriante et vert tendre (au singulier). Le train chemine à flanc de montagne avec des pics incroyables. Chaque virage laisse découvrir de nouveaux paysages de thé et les cueilleuses apparaissent comme de petits scarabées lumineux Les petits producteurs se regroupent pour sortir de l’isolement et se convertissent à l’agricul- ture biologique et biodynamique.

Le projet Maha Uva pour une agriculture bio et équitable

Dans le projet MAHA UVA, les productrices cultivent du thé bio et des épices, mais aussi du riz, des fruits et légumes. Dans les collines de la région d’Uva se niche une ancienne usine de thé tombée à l’abandon et réhabilitée par un entrepreneur visionnaire. Le Dr Sarath RANAWEERA va ainsi permettre à des ouvriers agricoles de bénéficier de meil- leures conditions de vie. Formés à l’agriculture biologique, ils ont accès à la location des terres et cultivent leurs propres théiers. Ils sont plus de 250 à bénéfi-cier de ce projet. L’usine de thé fonctionne avec une petite cen- trale hydroélectrique, sans émission de car- bone et une empreinte carbone nulle. Chaque jour de récolte, un camion passe récupérer les cueillettes, les producteurs sont payés le jour même. La prime au commerce équitable permet de financer des projets identifiés par les producteurs eux-mêmes (école, eau potable, route etc.).

Une prime au commerce équitable

pour financer des projets identifiés par les producteurs eux-mêmes (école, eau potable, route etc.).

Low grown, Mid grown ou High grown

Les thés de Ceylan sont cultivés à des altitudes différentes, ils sont classés ainsi :

• les Low Grown sont cultivés en dessous de 600 m,

• les Mid Grown de 600 à 1200 m,

• les High Grown au-dessus de 1 200 m. Au Sri Lanka, le High Grown est considéré comme le meilleur thé de Ceylan car il est cultivé en haute altitude, la fraîcheur et la brume développant des arômes typiques. Toutefois dans chaque région, il y a des thés d’exception !

Le thé des roches

À partir de Kalupahana, une route vertigineuse aux virages sinueux nous amène à travers des paysages époustouflants de cascades et de théiers à Kingslynn Tea Estate, à la frontière des célèbres HORTON PLACES dans la région des Hauts-Plateaux à proximité de Nuwara Eliya.

Dans cette région très montagneuse, presque inaccessible, les manufactures de thés, héritage de l’époque coloniale, ont depuis longtemps été abandonnées. Seule KINGSLYYN TEA ESTATE FACTORY construite en 1860 est encore en activité et produit un délicieux thé noir aux larges feuilles, baptisé HEAVEN SCENT.

C’est sous la brume quotidienne, entre soleil et averses, à 1600 mètres d’altitude dans des paysages d’une beauté à couper le souffle, que les théiers poussent entre pentes et rochers au milieu d’une biodiversité incroyable (arbustes, fleurs, papillons, oiseaux).

Rencontre matinale avec les cueilleuses qui utilisent encore la hotte en bambou tressé. Seul emploi à des kilomètres à la ronde, la cueillette. Les femmes cueillent le thé chaque matin et le déposent à la manufacture. Ensuite, elles rentrent au village cultiver leurs champs de légumes.

Les champs d’épices sauvages à Poojapitiya

Cela ne ressemble pas à des champs cultivés, il s’agit plutôt d’une forêt !

Tout semble tellement sauvage, il y a des lianes, des fougères, des arbres et des fleurs… Difficile d’identifier les épices ! Pourtant parmi cette végétation intense, il y a des poivriers, des canneliers, des muscadiers, des girofliers. Les habitants de la forêt soignent les arbres et récoltent les fruits. Chacun connaît et reconnaît ses arbres, personne ne se dispute ! Il suffit de grimper dans les arbres et de taper les branches pour faire tomber les baies, les graines ou les fruits.

À Poojapitiya, personne ne connaît l’utilisation de produit chimique, à quoi bon s’intoxiquer, tout pousse si vite et si facilement, la nature est si généreuse !

Le cannelier, qui fournit la célèbre cannelle de Ceylan (Cinnanomum zeylanicum), d’une douceur aromatique incomparable, se récolte après la saison des pluies, quand l’écorce imbibée d’eau est plus facile à peler. C’est avec la machette et une dextérité incroyable que les fermiers récoltent l’écorce qui sera ensuite épluchée, séchée et enroulée en bâtonnets. Certains fermiers cultivent le cannelier dans les jardins de thé, les deux plantes cohabitent en parfaite harmonie. On dit que le thé récolté dans ces jardins possède une saveur de cannelle !

Thé bio à la canelle bio du Sri Lanka

MOPA : Marginalised Organics Producers’ Association, la plus grande association de petits producteurs agricole d’Asie. Environ 10 000 producteurs « marginalisés » et isolés qui n’arrivaient pas à vendre au juste prix leurs productions. Guidés et formés par un homme visionnaire, le Dr Sarath Ranaweera, ils se regroupent pour sortir de l’isolement et se convertissent à l’agriculture biologique et biodynamique. Ils cultivent du thé et des épices (cannelle, poivre, muscade, vanille) mais aussi du riz, des fruits et des légumes.

Chaque jour de récolte, un camion passe récupérer les cueillettes ; les producteurs sont payés le jour même. La prime au commerce équitable permet de financer des projets identifiés par les producteurs eux-mêmes (écoles, eau potable, route etc.).

 
Publié dans: Voyages